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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/281

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premieres au bal. Il y avoit une heure qu’elle y étoit lorſque le Marquis arriva. Dès qu’il l’eut apperçue, la prenant pour ſa dulcinée, il l’aborde avec le plus grand empreſſement, et la prie en grace de céder à ſon violent amour. Enfin Violette conſent et le Marquis la mene dans une petite loge dont il avoit la clef. Envain il chercha à devenir heureux, jamais il ne lui fut poſſible. Violette ennuiée ſe demaſqua et lui dit, en partant d’un grand éclat de rire, ah ! Marquis j’ai cru vous tromper, mais c’eſt moi qui la ſuis. Le Marquis voulut ſe fâcher, mais il ſe radoucit bien vîte et finit par prier Violette de garder le ſecret ſur cette aventure. Elle lui jura que non, et tint parole, car elle la conta à toutes ſes connoiſſances, et en moins d’une demie heure tout ce qui étoit au bal ſavoit l’hiſtoire. Adieu, mon cœur.