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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/382

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Après la célébration du mariage, nous fumes à l’hôtel de ville ou on nous reçut avec une décharge de boîtes. Rendus dans une ſalle voiſine de celle du feſtin, il m’a fallu abandonner mon viſage à tout le monde. Jamais je n’ai tant été baiſée. Après ces complimens on a été dîner. Dès la ſoupe on a porté ma ſanté et cela a continué juſqu’au deſſert qu’on a chanté des chanſons à ma gloire et que de nouveau j’ai été baiſée. A ſix heures on s’eſt mis à danſer juſqu’à dix qu’on a ſervi un ambigu, après lequel à minuit on m’a reconduite chez moi en triomphe en me faiſant mille plaiſanteries ſur la nuit. J’étois excédée de ma journée et je me felicitois de la voir finie.

Mon couché a duré une heure, j’ai fait la mygaurée. A peine ai-je été dans le lit que mon mari eſt venu me joindre. Je me ſuis cachée la tête