Aller au contenu

Page:Correspondance de M. le marquis Du Chilleau avec M. le comte de La Luzerne.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 12 )

titude. J’aurai l’honneur de vous en adresser les Procès-verbaux par le premier Navire.

À défaut de Chambre de Commerce, j’ai assemblé chez moi tous les Négociants ; j’ai consulté le Conseil, les Officiers de l’État-Major. La farine a monté en quinze jours à 150 livres le baril : Le bruit général l’annonçait à 200 livres. Le public se plaignait ; j’ai voulu calmer ses allarmes : je lui avais annoncé des farines étrangères, j’ai cru devoir lui tenir parole. L’ouragan du mois d’Août et la sécheresse qui a suivi ce premier fléau et qui règne encore, ont détruit la plus grande partie des vivres de la Colonie. J’ai regardé comme la première de mes obligations d’y suppléer autant qu’il serait en moi, et j’ai cru concilier l’intérêt du Roi avec celui de la Colonie et celui du Commerce national, en prenant les mesures dont je viens de vous rendre compte. M. de Marbois et moi avons rendu une Ordonnance en conséquence.

Je me suis opposé à restreindre l’introduction des farines étrangères dans les trois Ports d’Entrepôt, parce que j’ai craint que leurs Négociants n’accaparassent la farine & la vendissent à des prix exorbitans au reste de la Colonie : Je l’ai étendue aux Ports d’Amirauté, parce que les visites qu’elle fera des bâti-