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Page:Cortés - Lettres à Charles Quint, trad. Charnay, 1896.djvu/13

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AU LECTEUR

Je me permettrai d’ajouter à la préface de mon éminent ami les considérations suivantes : ces lettres de Cortes, quoique prêtant à la critique, ont à des points de vue divers une valeur, un attrait et un intérêt considérables. C’est la conquête d’un vaste empire racontée par le conquérant ; c’est César écrivant ses campagnes des Gaules ; et ce n’est pas sans raison que certaines personnes se sont plu à établir un parallèle entre les Lettres et les Commentaires.

Pour qui connaît le Mexique, l’avantage resterait à Cortes ; car la Gaule ne saurait se comparer aux divers États civilisés de l’Amérique septentrionale ; elle n’avait point d’empire d’une cohésion, d’une l’orée et d’une civilisation comparables à l’empire des Aztecs ; elle n’avait pas des villes de deux à cinq cent mille âmes comme Tlascala, Cholula, Tezcoco ou la grande Ténochtitlan ; et puis, Cortes, au lieu de commander à des légions romaines, ne traînait avec lui que trois cents aventuriers ; et c’est avec moins encore, c’est avec deux cents hommes seulement et quelques alliés indiens, qu’après de sanglants combats, il force les Tlascaltecs à demander