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Page:Cortés - Lettres à Charles Quint, trad. Charnay, 1896.djvu/249

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mais plus avantageuse encore pour d’autres raisons que j’expliquerai plus tard à Votre Majesté. Ce même lieutenant me dit qu’il connaissait bien le pays et qu’avec fort peu de gens, il se chargeait de le soumettre. Pendant que j’étais occupé au siège de Mexico, il avait déjà parcouru cette province, poussé par les gens de Tepeaca qui le pressaient de faire la guerre à ses habitants ; mais comme il n’avait que vingt ou trente Espagnols, il avait été forcé de revenir.

À la suite de ce rapport, je donnai à mon lieutenant douze chevaux et quatre-vingts Espagnols ; Gonzalo de Sandoval et le lieutenant partirent avec leurs hommes, de cette ville de Culuacan, le 30 octobre de l’année 1524. Arrivés tous deux à la province de Tepeaca, ils firent chacun la revue de leurs troupes, et chacun tira de son côté. Au bout de vingt jours, Sandoval m’écrivit comment il était arrivé dans la province de Guatuxco et que, quoiqu’il eût grande envie de se mesurer avec les ennemis, parce qu’ils étaient de vaillants guerriers et qu’ils avaient une armée nombreuse, il avait plu à Notre Seigneur que tous le reçussent en paix ; et que, tout en n’ayant point encore visité les autres provinces, il pouvait m’assurer que tous les habitants viendraient jurer obéissance à Votre Majesté. Au bout de quinze jours, j’eus d’autres lettres dans lesquelles il me disait qu’il avait poussé plus avant, que toute la contrée était en paix, mais que pour s’en assurer la possession il serait bon d’y établir une colonie comme nous en avions déjà parlé, et que je prisse une résolution à ce sujet. Je lui répondis, le remerciant de tout ce qu’il avait fait dans cette expédition pour le service de Votre Majesté, et j’approuvai complètement son projet de colonie. Je lui disais d’en établir une en la province de Tuxtepec et qu’il l’appelât Médellin. Sur ce, je lui envoyai les nominations d’alcades, régidors et autres officiers, en leur rappelant ce qu’ils devaient au service de Votre Majesté et avec quelle mansuétude ils devaient traiter les Indiens.

Le lieutenant de la ville Segura de la Frontera, partit avec ses hommes et une foule d’Indiens des environs, pour la province d’Oaxaca. Les naturels résistèrent ; on se battit deux ou trois fois et l’on fit la paix. Il me rendit compte en détail de