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Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/40

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les voies de l’amour

perdait un peu de sa beauté, sans toutefois être moins attrayante. Des lèvres un peu trop épaisses, des dents un peu trop proéminentes eussent empêché un artiste de la prendre comme modèle ; tout de même un léger coup de pinceau jeté ici et là en eût fait une beauté. L’élégance de sa taille, l’or de ses cheveux, la blancheur de son teint, le carmin de ses lèvres, le jeu de sa physionomie agréable compensaient largement pour le grain de beauté qui lui manquait.

« Maggie avait un charme tout particulier quand elle me décrivait les belles robes qu’elle portait avec une élégance de grande dame, ou quand elle me dépeignait ses toilettes de bal ou ses costumes de mascarade. Elle se plaisait à les essayer devant moi, comme si j’eusse été un couturier de renom, un vrai connaisseur ; elle me demandait mon goût ; elle retranchait ou ajoutait volontiers un pli ou un ruban pour me plaire. Elle me disait les toilettes que ses amies devaient porter ; elle me nommait les bons danseurs et les danseuses sympathiques. Le soir venu, nous partions ensemble pour le bal où je mettais en pratique les leçons qu’elle m’avait si agréablement données durant le jour. Nous revenions le lendemain au lever du soleil, en nous racontant les conquêtes que nous avions cru faire et les invitations que nous avions reçues pour d’autres soirées.

« Je me rappelle encore avec un plaisir infini, et