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Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/83

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les voies de l’amour

l’espace à celle qui dormait peut-être, mais que je voyais, en imagination, éveillée et m’écoutant. Quand le maître passait et fermait les volets, je me levais furtivement et je les entr’ouvrais espérant toujours y voir ma petite amie par la toute petite fente ; et, couché, je regardais encore pour y entrevoir au moins les étoiles, croyant y retrouver, comme dans un miroir, l’image de celle qui allait remplir mes rêves.

« Andrée sortit du pensionnat quelques années avant moi. J’en fus très heureux, car elle venait souvent par la suite, les jours de parloir, avec ma mère, passer l’heure de la récréation avec moi. Elle m’apportait chaque fois des bonbons, des chocolats, des gâteaux, et nous échangions furtivement nos lettres d’amour. Pendant la dernière année de mon cours, Andrée fut plus assidue que jamais ; tous les jours de congé, elle venait me voir, soit avec mon père, soit avec ma mère. Elle était alors dans tout l’épanouissement de sa beauté. Les toilettes, dont elle savait choisir les couleurs et les modes avec un goût inné et remarquable, rehaussaient l’éclat de son teint et la tournure de sa taille. Ses grands yeux bleu foncé faisaient ressortir davantage l’or de ses cheveux crêpés. Sa démarche élégante, son port majestueux l’avaient fait surnommer la reine du parloir. Elle était admirée de tous les collégiens. Toutes les mères, qui la voyaient, la désiraient pour leurs fils ; et plus d’un de