Aller au contenu

Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
les voies de l’amour

musique. Je me mettais au piano et j’accompagnais Andrée qui chantait des romances d’une voix si douce qu’on aurait pu en goûter le charme pendant une nuit entière.

« Après mon cours classique, nous passâmes nos dernières vacances au bord de la mer sur la plage la plus belle et la plus achalandée des États-Unis. Nos deux familles, celle de mon Andrée chérie et la nôtre, s’y étaient donné rendez-vous. C’était nos premières vacances hors de Montréal et loin de notre village que nous trouvions si beau, loin des bords du St-Laurent dont nous contemplions avec tant de joie les flots rapides du haut de la berge où nous aimions tant nous asseoir, le jour, à l’abri du soleil, sous les grands ormes feuillus, ou le soir sous les tonnelles recouvertes de clématites ou de vignes. Nos yeux étaient si repus des beaux panoramas qu’offrent notre grand fleuve et les charmantes campagnes qui le bordent, que nous croyions toujours ne jamais rien voir de plus délicieux, rien qui put inspirer autant de poésie et réveiller autant de sentiments d’amour. Nous avions grandi dans notre petit village tout rempli des souvenirs de nos jeunes années, nous y avions passé tant de si belles vacances que nous en avions presque la nostalgie avant même de le quitter pour quelques jours.

« Quand nous arrivâmes sur cette plage étrangère, le train entrait en gare en retard de quelques heures.