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Page:Courant - La Corée jusqu’au IXe siècle, 1898.djvu/6

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MAURICE COURANT.

en 712, le Nihon gi, 日本記, ou Nihon siyo ki, 日本書記, achevé en 720, et les histoires qui leur font suite, Zoku Nihon gi, 續日本記 (672-792), Nihon kou ki, 日本後記 (792-823) etc. ; le Nihon gi contient sans doute d’importants fragments du Kiu zi ki, 舊事記, achevé en 620 et détruit partiellement dans un incendie en 645. Les deux premiers de ces ouvrages commencent à l’époque des dieux ; mais, même dans la période purement humaine, leurs assertions ne peuvent être acceptés qu’après discussion ; à la date de 461, une ambassade envoyée de Corée au Japon se trouve rapportée par un ouvrage coréen en même temps que par le Nihon gi : c’est le premier accord complet des sources japonaises avec les sources coréennes ; à partir de là, les deux séries de renseignements coïncident approximativement[1].

Les ouvrages historiques coréens sont beaucoup plus tardifs ; le plus ancien, le Sam kouk să keui, 三國史記, ayant été présenté en 1145 au roi In tjong, 仁宗 ; mais l’auteur cite des documents de beaucoup antérieurs, dont quelques-uns remontaient au-delà du VIIe siècle ; ils semblent ne plus exister aujourd’hui, mais ils permettent d’esquisser l’histoire de la Corée, avec des chances suffisantes d’exactitude, à partir de la seconde moitié du IVe siècle de l’ère chrétienne ; la concordance des histoires chinoises, l’air de vraisemblance de l’ouvrage, le consentement des auteurs coréens qui n’en ont jamais mis en doute l’authenticité ni l’exactitude, sont encore des présomptions en faveur du Sam kouk să keui. D’autre part, différentes inscriptions trouvées depuis quelques années sur le sol des vieux royaumes coréens confirment et complètent les données du Sam kouk să keui : le plus ancien de ces monuments, datant de 414, n’a encore été traduit dans aucune

  1. Cf. W. G. Aston, Early japanese history (Transactions of the Asiatic Society of Japan, vol.  XVI, pp.  39—75). — W. G. Aston, Nihongi, Chronicles of Japan, translated… London, 1896, 2 vol.  in S.