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Page:Courant - La vie politique en Extrême-Orient, 1903.pdf/12

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LA VIE POLITIQUE EN EXTRÊME-ORIENT (1902-1903).


rités chinoises, il ne subsistait pas de raison pour prolonger l’occupation de Chang-hai, la région du Yang-tseu ayant été indemne des Boxeurs ; les vice-rois Lieou Khoen-yi et Tchang Tchi-tong, dont on se rappelle les engagements loyalement tenus à l’égard des étrangers à l’époque la plus critique, demandaient la fin de l’occupation. Mais les troupes françaises, japonaises et allemandes étaient à Chang-hai pour faire échec à l’Angleterre il fallait une entente des quatre puissances avec la Chine. L’Allemagne posait son droit de participer à toute occupation ultérieure et demandait que la Chine s’engageât à n’accorder dans la région du Yang-tseu à aucun État aucun privilège politique, économique, maritime ou militaire. Les conditions de la France étaient analogues. La Chine ayant formellement acquiescé le 15 octobre, les troupes étrangères se sont retirées simultanément à la fin de l’année et au début de l’année courante.

Mantchourie. — Les trois provinces que nous appelons Mantchourie, ont été occupées par la Russie au mois de juillet 1900 ; on sait que l’administration russe avait organisé ce territoire, en se superposant à l’administration chinoise. Une convention fut conclue le 8 avril 1902[1]. — Art. I. La Mantchourie est restituée à la Chine. — Art. II. Le gouvernement chinois confirme le traité qu’il a passé le 8 septembre 1896 avec la Banque russo-chinoise (construction et garde du chemin de fer transmantchourien), il s’engage à protéger les sujets russes établis en Mantchourie ainsi que leurs entreprises ; la Mantchourie sera évacuée en trois sections dans des délais successifs de six mois, le premier délai courant à partir de la signature de la présente convention. — Art. III. Après la complète évacuation, la Russie devra être informée de toute modification dans l’effectif des troupes chinoises de Mantchourie ; jusqu’à l’évacuation les autorités militaires chinoises et russes doivent se mettre d’accord sur le nombre et les stationnements des troupes chinoises. — Art. IV. Stipulations relatives au chemin de fer de Chan-hai-koan à Nieou-tchoang.

Le chemin de fer transmantchourien suit naturellement les vallées qui forment les routes stratégiques et économiques, les massifs montagneux offrent un intérêt moindre. La Russie peut donc sans risque évacuer le pays comme elle le promet dans l’article II ; le même article II autorise en effet ses soldats à garder le chemin de fer, c’est-à-dire les nœuds stratégiques et économiques, les troupes russes ont seulement à quitter la ville chinoise pour le quartier neuf bâti près de la voie ferrée. À la date du 8 octobre 1902, l’évacuation de la première section (de la Grande Muraille eu fleuve Liao)

  1. Texte dans le Bulletin du Comité de l’Asie française, 1902, p. 119.