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Page:Courier Longus 1825.djvu/10

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à ce jeune garçonnet qui avoit des ailes aux épaules (car ils n’en eussent su dire le nom), les envoyèrent aux champs, leur enseignant toutes choses que bergers doivent sçavoir, comment il faut faire paître les bêtes avant midi, et comment après que le chaud est passé ; à quelle heure convient les mener boire, à quelle heure les ramener au tect ; à quoi il est besoin user de la houlette, à quoi de la voix seulement. Eux prirent cette charge avec autant de joie comme si c’eût été quelque grande seigneurie, et aimoient leurs chèvres et brebis trop plus affectueusement que n’est la coutume des bergers, pour ce qu’elle se sentoit tenue de la vie à une brebis, et lui de sa part se souvenoit qu’une chèvre l’avoit nourri.

Or étoit-il lors environ le commencement du printemps, que toutes fleurs sont en vigueur, celles des bois, celles des prés, et celles des montagnes. Aussi jà commençoit à s’ouïr par les champs bourdonne-