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Page:Courier Longus 1825.djvu/114

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les mâles sur le dos. Et toi tu veux que je me couche avec toi à terre, et toute nue. Sont-elles donc pas plus vêtues de leur laine ou bien de leur poil que moi de ce qui me couvre ? »

Il la crut, et comme elle voulut, se coucha près d’elle, où il fut long-temps, ne sachant comment faire pour venir à bout de ce qu’il desiroit. Il la fit relever, l’embrassa par derrière en imitant les boucs ; mais il s’en trouvoit encore moins satisfait que devant. Si se rassit à terre, et se prit à pleurer de ce qu’il savoit moins que les belins accomplir les œuvres d’amour.

Or y avoit-il non guère loin de là un qui cultivoit son propre héritage et s’appeloit Chromis, homme ayant jà passé le meilleur de son âge et étant tout-à-l’heure cassé. Il tenoit avec soi certaine petite femme, jeune et belle, et délicate, pour autant mêmement qu’elle étoit de la ville, et avoit nom Lycenion ; laquelle voyant passer tous les matins Daphnis, qui menoit ses bêtes