Aller au contenu

Page:Courier Longus 1825.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arriver, de la demander à femme, et Chloé même en fut d’avis. Si n’en osa de prime abord rien dire à Lamon, mais découvrit plus hardiment son amour à Myrtale, et lui tint propos comme il desiroit épouser Chloé.

Myrtale la nuit en parla à son mari. Mais Lamon le trouva fort mauvais, et appela sa femme bête, de vouloir marier à une fille de simples bergers, tel gars, à qui elle savoit bien que les marques et enseignes trouvées quant et lui, promettoient autre fortune, et qui un jour ou l’autre étant reconnu des siens, les pourroit, eux, non seulement affranchir de servitude, mais les faire maîtres de meilleure et plus grande terre que celle qu’ils tenoient comme serfs. Myrtale toutefois craignant que le garçon épris d’amour, s’il perdoit ainsi tout espoir de ce que tant il desiroit, ne fût capable de quelque funeste résolution, lui allégua d’autres motifs et prétextes de refus : « Nous sommes, ce lui dit-elle, pauvres, mon en-