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Page:Courier Longus 1825.djvu/136

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mais après y avoir un peu de temps pensé, il lui répondit en cette sorte : « Vous êtes gens de bien de préférer vos voisins à des étrangers, et de n’aimer point plus la richesse que l’honnête pauvreté. Veuillent Pan et les Nymphes vous en récompenser ! Et quant à moi, je vous promets que j’ai autant d’envie comme vous que ce mariage se fasse ; autrement serois-je bien insensé, me voyant déja sur l’âge et ayant plus besoin d’aide que jamais, si je n’estimois un grand heur d’être allié de votre maison ; et si est Chloé telle que l’on la doit souhaiter, belle et bonne fille, et où il n’y a que redire. Mais étant serf comme je suis, je n’ai rien dont je puisse disposer, ains faut que mon maître le sache et qu’il y consente. Or donc, différons, je vous prie, les noces jusques aux vendanges, car il doit, au dire de ceux qui nous viennent de la ville, se trouver alors ici ; et lors ils seront mari et femme, et en attendant s’aimeront comme frère et sœur. Mais veux-tu que