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Page:Courier Longus 1825.djvu/273

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pour dérober du grec aux moines, répondit seul ; Paul-Louis pensoit à autre chose.

Il parut aussi des estampes, dont une le représentoit dans une bibliothèque, versant toute l’encre de son cornet sur un livre ouvert, et ce livre, c’étoit le manuscrit de Longus. Car il y avoit fait, en le copiant, comme il est expliqué dans l’écrit qu’on va lire, une tache, unique prétexte de la persécution et de tant de clameurs élevées contre lui. On crioit qu’il avoit voulu détruire le texte original, afin de posséder seul Longus. Une Excellence à portefeuille trouve ce raisonnement admirable, et, sans en demander davantage, ordonne de saisir le grec et le françois publiés par Paul-Louis à Rome et à Florence ; et ce fut une chose plaisante ; car de peur qu’il n’eût seul ce qu’il donnoit à tout le monde, le visir de la librairie, ne sachant ce que c’étoit que grec ni manuscrits, connoissant aussi peu Longus que son traducteur, d’abord avoit écrit de suspendre la vente de l’œuvre, quelle qu’elle fût ; puis apprenant qu’on ne vendoit pas, mais qu’on donnoit ce grec et ce françois au petit nombre d’érudits amateurs de ces antiquités, il fit séquestrer tout, pour empêcher Paul-Louis de se l’approprier. Celui-ci ne s’en émut guère, et laissoit sa Chloé dans les mains de la police, fort résolu à ne jamais faire nulle démarche pour l’en