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Page:Courier Longus 1825.djvu/45

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la flûte de Dorcon pour offrande. Cela fait ils retournèrent vers leurs chèvres et brebis, lesquelles ils trouvèrent toutes tapies contre terre, sans paître ni bêler, pour l’ennui et regret qu’elles avoient, ainsi qu’on peut croire, de ne voir plus Daphnis ni Chloé. Mais sitôt qu’elles les aperçurent, et qu’eux se mirent à les appeler comme de coutume et à leur jouer du flageolet, elles se levèrent incontinent, et se prirent les brebis à paître, et les chèvres à sauteler en bêlant, comme pour fêter le retour de leur chevrier.

Mais quoi qu’il y eût, Daphnis ne se pouvoit éjouir à bon escient depuis qu’il eut vu Chloé nue, et sa beauté à découvert, qu’il n’avoit point encore vue. Il s’en sentoit le cœur malade ne plus ne moins que d’un venin qui l’eût en secret consumé. Son souffle aucune fois étoit fort et hâté, comme si quelque ennemi l’eût poursuivi prêt à l’atteindre, d’autres fois foible et débile, comme d’un à qui manquent tout