Aller au contenu

Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Déjà la vieille dame avait déposé son ouvrage et se levait pour sortir, quand soudain, la porte de la salle à manger s’ouvrit et Camille entra, la figure bouleversée :

— Tante Anna, dit-elle d’une voix angoissée, le petit n’est pas bien… On dirait qu’il ne peut plus respirer… Adélaïde est là-haut et ne sait que faire !

En même temps, elle fondit en larmes :

— Mon Dieu, j’ai si peur !… Oh, j’ai si peur que ce ne soit le vilain mal…

Très ému lui-même, quoique surpris de l’extrême pâleur de la jeune fille, le paralytique essayait de la rassurer :

— Voyons, Chère, ne te mets pas dans un état pareil… On va tout de suite aller chercher le docteur Buysse.

Et tandis que Mme Claes sortait vivement de la pièce, il appuya sur un bouton électrique qui se trouvait toujours à portée de sa main. Quelques instants après, Lust apparaissait dans la salle et redescendait en toute hâte pour se rendre chez le vieux médecin, qui habitait rue de Jéricho, à deux pas de la quincaillerie.

Cependant la jeune fille était tombée sur une chaise à côté de son oncle ; toute courbée, les mains appliquées sur son visage, elle demeurait dans un état de prostration profonde.

Et le vieux la considérait avec une compassion mêlée d’étonnement. Une telle sensibilité ne lui semblait pas naturelle chez la jeune fille ; c’était maladif. Camille prenait décidément son rôle trop à cœur et sa santé ne manquerait pas de