Aller au contenu

Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prévu, de ce « on ne sait quoi » de mystérieux que l’attitude si détachée de Lust et de sa femme, voire celle de Bernard lui-même, insinuait dans son esprit depuis quelques jours. Hélas, tout cela n’était que vaine illusion ! Non, rien ne devait survenir de si doux, de si consolant qui pût la distraire des souffrances de son cœur… Ces journées de fête lui seraient trop cruelles à vivre dans la ville en délire… Là-bas, aux « Peupliers », sa tristesse pourrait enfin se détendre, pleurer à l’aise, sans témoins. C’était bien décidé : demain, elle se réfugierait avec son fils auprès de la vieille maman Frémineur…

Elle s’occupait déjà à préparer sa valise de voyage quand on frappa à la porte :

— Madame Camille ! s’écria Adélaïde en se précipitant dans la chambre, vite, descendez ! Monsieur le curé est en bas qui demande après vous !

— Monsieur le curé ?

— Mais oui, vous savez bien, celui-là qui est déjà venu une fois ici !

— Monsieur de Boismont ! fit la jeune femme dans une surprise angoissée qui augmenta sa pâleur.

— Allons, dit l’affectueuse maritorne, n’ayez pas peur… Il a l’air d’un si brave homme avec sa belle barbe blanche ! Et moi, je suis sûre que c’est monsieur Saint-Nicolas !