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Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/259

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L’ami Victor De Bouck rentrait également dans le civil en dépit de toutes les avances et promesses de l’autorité militaire. Il voulait se consacrer librement à la science, approuvé d’ailleurs par Martha, toute heureuse que son prochain mariage ne l’éloignât point de son père et de Clairette.

Quant à James De Leuw, il embrassait résolument la carrière des armes où il s’était conduit en si vaillant soldat avant de devenir l’un des meilleurs officiers de son régiment. Tel était le prestige qu’il rapportait du front que le souvenir de son humble métier de jadis ne pouvait l’entamer aux yeux de personne. Au surplus, n’était-il pas un authentique descendant d’une des plus nobles familles de la verte Erin ?

Cette rude campagne de quatre ans l’avait complètement transformé. De complexion plutôt délicate, il était devenu un garçon robuste et bien découplé sans perdre la finesse de ses traits ni le galbe d’une taille que l’uniforme avantageait encore. Et puis, comme chez Martha, cette bonne mine recouvrait de gentils sentiments de bonté, de générosité instinctive.

James connaissait à peine Charlotte De Bouck : il ne l’avait guère rencontrée qu’à l’époque lointaine où elle n’était encore qu’une fillette et lui un jeune garçon. Mais Ernest Spreutels, son brave frère d’armes, l’avait si souvent entretenu de sa fiancée que la jeune fille ne pouvait plus le laisser indifférent. Du reste, c’est lui qui avait pieusement gardé les papiers trouvés dans la tunique de son malheureux compagnon et reçu