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FERDINAND MOSSELMAN

— C’est l’émotion, dit Thérèse avec indulgence.

— Non, je sais ce que c’est, repartit Ferdinand, très grave. Elle a pris sans doute un souper aller et retour…

Justement, une grosse fille passait à côté de lui dans l’orgueil de son épais corsage et de ses énormes bras rouges.

Sur sa lourde et tremblotante gorge, se marquaient, à des distances graduelles, de petits plis de graisse qui formaient une échelle comme on voit sur les carafons de cognac.

Le jeune homme s’apprêtait à saluer cette grande quantité de chair, quand la demoiselle se détourna brusquement en faisant une moue de suprême mépris.

— Tiens, tiens ! s’écria Mosselman tout de même un peu interloqué.

— Mais, n’est-ce pas la fille de ton chef de bureau, dit Joseph en riant, l’opulente Mlle Verbist qui chanta pour toi tant de suaves romances ! Bigre, elle devient de plus en plus jordaenesque…

— Je la connais bien, ajouta Thérèse, elle était une classe au-dessus de moi chez les sœurs, rue Rempart-des-Moines.

— Oui, jeta Adolphine, elle fait de ses embar-