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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/259

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

d’elles, folâtrait maintenant au milieu des vagues. Après une ronde joyeuse dont une grosse lame avait brusquement disséminé tous les danseurs, Joseph craignant la traîtrise d’un courant, s’était rapproché de sa femme et de Pauline qu’il avait saisies toutes deux par la ceinture et retenait d’une main ferme.

Adolphine, transportée de joie, signalait chaque paquet d’eau avec une feinte terreur.

— Oeïe, oeïe, s’écriait-elle tandis qu’ils sautaient tous les trois dans l’écume, mon Dieu, ça est tout de même gai !

Ce n’était certes pas le sentiment de Théodore Van Poppel qui, resté seul là-bas, perdait à tout instant l’équilibre et s’abreuvait copieusement à l’onde amère.

— Hé, ne buvez pas tout ! lança un vieux baigneur qui marsouinait dans ces parages.

Le Bruxellois s’ébrouait de son mieux, quand une nouvelle vague lui passa sur la tête et le roula juste sous les pieds de M. Rampelbergh et du père Verhoegen qui tritonnaient de conserve.

Les deux compères poussèrent un cri d’effroi à cet attouchement sous-marin qui leur faisait présager le voisinage de quelque monstre.