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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/40

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LE CHÂTIMENT

Oh ! vous avez peur ! Voyons, levez-vous, levez-vous, insistait l’agaçante petite femme.

Mais, à ce moment, un verre tinta à la deuxième table Chut ! Chut ! Un grand silence tomba dans la salle.

M. Rampelbergh se leva et, d’un geste solennel, il frotta ses moustaches avec sa serviette.

Il n’avait rien dit encore et déjà Mmes Spineux, Van Poppel, Timmermans et Kaekebroeck fondaient en larmes.

Et les mariés, se prenant les mains pour mieux supporter le coup d’émotion, se tenaient un peu éperdus, la tête dans les épaules, comme lorsqu’on va tirer un coup de fusil au théâtre.

Cependant, M. Rampelbergh commença son toast d’une voix frémissante, mais forte :

— Mesdames et Messieurs, dit-il avec modestie, je vous préviens que je ne suis pas orateur, je ne suis qu’un ancien droguiste… En cette qualité et comme vieil ami…

Tandis qu’il parlait, diffus et prolixe, empêtré dans une incohérente histoire de la famille Van Poppel, Ferdinand, que Mme Posenaer ne cessait de pincer dans le bras, faisait des efforts surhumains pour ne pas éclater de rire. La serviette appuyée en tampon sur le nez et la bouche, il