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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/42

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LE CHÂTIMENT

anarchique de plus au milieu de l’émeute. Et, maintenant, dans son estomac s’élevaient des barricades !

Son malaise s’aggrava. Sa détresse devint extrême. Au coin de ses lèvres décolorées se formaient deux plis amers. Alors, elle se tint dans une rigidité de statue.

Ferdinand la regardait et il allait s’écrier :

— Madame, qu’avez-vous ? quand il se rappela les paroles du poète qui a dit que, lorsque la coupe est trop pleine, il suffit du ras du vol d’un insecte pour la faire déborder !

Et, stupéfait mais prudent, il garda le silence. Heureusement, M. Rampelbergh terminait son long toast. Toute la noce partit en exclamations enthousiastes. Bravo ! bravo ! Et l’on choquait les flûtes harmonieuses.

Puis, tous les invités se précipitèrent vers la première table pour cogner le verre des époux.

Alors, la folle petite Mme Posenaer, dont les yeux brillaient comme du feu, prit le bras de Mosselman et, renversant sa tête blonde et rose, elle dit :

— Oh, que j’ai chaud ! Menez-moi dans le jardin, vous voulez ?

Et, comme le jeune homme restait là contraint et souriant :