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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/49

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LE CHÂTIMENT DE Mme KEUTERINGS

— Il est introuvable ! déclara-t-elle.

Mais aussitôt, apercevant le jeune homme, elle s’élança vers lui :

— Mon Dieu ! dit-elle en s’arrêtant brusquement, mais qu’est-ce que vous avez sous le bras !

Alors, Mosselman, abaissant ses regards, pâlit effroyablement…

Il tenait sous son bras gauche le corset de Clémence !

— Mais c’est le corset noir de ma femme ! s’écria M. Keuterings en lui arrachant cette cuirasse roulée. Quand je le disais qu’elle était trop serrée !

Et il éclata de rire.

Mais cette gaîté candide ne trouva nul écho. Car tout le monde avait deviné le malheur du pauvre homme.

À ce moment, Mme Keuterings apparut à la porte de la salle. Elle avait jeté une mantille sur ses épaules pour dissimuler son corsage imboutonnable.

— Il fait un peu frais ce soir, dit-elle d’un ton assez naturel.

Mais pas une dame, pas un homme ne bougea. Tous restaient figés, immobiles, composant le tableau vivant de la stupeur stupide.