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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/74

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LES FIANÇAILLES

Cependant, le petit garçon et la petite fille au chapelet se tenaient toujours muets, très sages sur leur siège.

C’étaient Ernest Spruyt et Hermance Platbrood, le héros et l’héroïne du lendemain.

Déjà, le garçonnet montrait une tête pleine de crolles encore courtes et drues, comme celles de Lucius Verus : demain seulement, mordues par un peigne autorisé, elles se dresseraient et achèveraient de s’épanouir librement sur le petit bonhomme sanctifié.

Pour ce qui était de la fillette, on ne voyait plus sa chevelure qui disparaissait toute sous le papier multicolore de ses papillotes. Sa tête penchée, priante, semblait succomber sous un poids de caramels.

Dans l’agitation du placement, on avait complètement oublié les « petits mariés » comme on les nommait.

Soudain, Émile Platbrood les aperçut, figés dans leur état de grâce. Il s’emporta :

— Eh bien, vous êtes encore là, vous autres ! Mais voulez-vous aller vous coucher tout de suite !