Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/102

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        Voici ce linge où goutta maintes
        Et maintes fois un vin amer,
        Où des garces aux lèvres peintes
        Ont torché leurs bouches d’enfer…
        Et voici mon âme, plus grise
        Des mêmes souillures — hélas !
        Que le plastron de ma chemise
            Gris, rose et lilas…


        Au fond du cuvier, où l’on sème,
        Parmi l’eau, la cendre du four,
        Que tout mon linge de bohème
        Repose durant tout un jour…
        Et qu’enfin mon âme, pareille
        À ce déballage attristant,
        Parmi ton âme — ô bonne vieille ! —
            Repose un instant…

        Tout comme le linge confie
        Sa honte à la douceur de l’eau,
        Quand je t’aurai conté ma vie
        Malheureuse d’affreux salaud,