Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/27

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partie de la Chanson d’un gâs qu’a mal tourné. Pas d’inédits, du moins à ce que peut savoir son éditeur.

A-t-il si mal tourné, ce « gâs » qui a quitté la Beauce et ses auberges à rouliers pour Paris et ses cabarets à chansons ? Mettant son inspiration en coupe réglée, asservissant sa vie à une stricte discipline, serait-il devenu « le gâs qu’a bien tourné », capable d’acheter, lui aussi, un château en Orléanais après en avoir bâti d’autres en Espagne ? Eût-il mieux fait de ne pas quitter Meung ? Interrogations superflues. La vie de Couté ne pouvait être différente. De toute évidence il lui répugnait de s’atteler à une besogne régulière ; dans ce sens il ne vint à Paris que pour ajouter une unité à l’armée des réfractaires. Il est mort trop jeune, certes, pour qu’on puisse affirmer qu’il se soit réalisé vraiment, mais la mesure n’est pas médiocre que, sur un certain plan, il a donnée de lui-même. De cette autre possibilité encore nous n’avons pas à tenir compte. Nous avons ce qu’il a laissé : il ne s’agit que de cela.

J’ignore ce que sont aujourd’hui les cabarets artistiques de Montmartre et d’ailleurs. J’ai peu fréquenté, voilà un quart de siècle, dans ceux dont les noms sont devenus presque célèbres : je les ai assez vus pour n’ignorer pas grand’chose de leur atmosphère essentielle. Dirai-je,