Page:Couté - La Chanson d’un gas qu’a mal tourné.djvu/41

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çais européen, c’est-à-dire petit-nègre, que nos contemporains prennent l’habitude d’écrire aussi bien que de parler.

On rencontre pourtant quelques dissonances chez Couté, si légères que je ne les indique que pour le principe. Il dira, par exemple :

Soyez ben méprisab’s pour que l’on vous adore.

Le second hémistiche, tout en français, jure avec le premier ; mais Balzac a fait bien pis lorsqu’il écrivit la conversation du père Fourchon avec Blondet dans la salle à manger du château des Aigues.

Mais c’est aux poètes seulement qu’il faut comparer Couté, et aux poètes rustiques. De ruraux, au sens que j’ai indiqué, je n’en vois pas. Mis à part ceux du premier rang, un Lamartine, un Mistral, chez qui l’idéalisation est rendue acceptable par le génie lyrique ou épique, parmi ceux, innombrables, qui ont en vers disserté des êtres et des choses de la campagne, je n’en vois pas un qui l’ait fait avec cette dure vigueur. Que telle ou telle œuvre soit plus harmonieuse que celle de Couté, et mieux ordonnée, et plus nombreuse, c’est l’évidence même. Mais, s’il n’avait laissé qu’une pâle imitation des bucoliques anciennes, que des strophes, à la date où il les écrivit,