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Page:Crémazie - Œuvres complètes, 1882.djvu/301

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journal du siège de paris.

Bondy, tel est le bilan de la journée. On commence à s’inquiéter du silence du gouvernement au sujet de ce qui se passe à Tours. Tous les journaux affirment que Crémieux aurait envoyé un rapport déplorable. Il n’aurait pu réussir à former une armée régulière, mais seulement quelques corps de guérillas. Pourquoi l’autorité ne dément-elle pas ces rumeurs qui circulent depuis trois jours ? Si elles sont fondées, mieux vaudrait le dire franchement, afin que les Parisiens sachent à quoi s’en tenir. Blanqui et Pyat accusent le conseil des dix de l’Hôtel de Ville de suivre les errements du régime impérial. Bientôt, ajoute Blanqui, nous en serons à regretter l’homme de décembre. Il paraît que l’on a établi à Tours une espèce de gouvernement composé de sénateurs, de députés, qui ne crient pas du tout : Vive la république ! Les uns tiennent toujours pour l’empereur, les autres pour Henri V. Cette division des forces qui, en ce moment suprême, devraient être réunies contre l’invasion, pourrait bien amener la ruine complète de la France. De tous côtés arrivent de mauvaises nouvelles. Elles n’ont rien d’officiel, mais elles laissent une impression pénible dans tous les esprits. On annonce que les Prussiens sont maîtres d’Orléans et que demain ils seront à Bourges. La prise de cette dernière ville serait un véritable désastre, car c’est sur son arsenal, l’un des plus riches du pays, que l’on compte pour armer les troupes qui doivent venir au secours de Paris. Dans ce cas, la délégation du gouvernement établie à Tours serait