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Page:Crémieux, Orphée aux Enfers, 1858.djvu/43

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Scène IV

JUPITER, PLUTON, escorté de trois démons.
Pluton, Il frappe à la porte

Madame va bien ?…

Jupiter.

Elle mange !…

Pluton.

Salut au puissant maître des cieux et de la terre…

Jupiter.

Assez !… assez !… je te fais grâce de la formule !…

Pluton, à part

Comme il me regarde !… Est-ce qu’il se douterait !… Détournons les soupçons !… Flagornons-le !… Ayons l’air de trouver son domicile agréable… J’ai justement une vieille tirade que j’ai lue quelque part… (Haut.) Ah ! Avec quelle volupté je m’enivre des suaves émanations de cette atmosphère douce et vivifiante de l’Olympe ; heureuses divinités qui folâtrez sans cesse sous des cieux toujours bleus, tandis que je suis condamné aux sombres cloaques du royaume infernal !… Ici l’on respire une odeur de déesse et de nymphe, une suave odeur de myrte et de verveine, de nectar et d’ambroisie. On entend le roucoulement des colombes, les chansons d’Apollon et la lyre de Lesbos !… Voici les Nymphes !… voici les Muses !… Les Grâces ne sont pas loin !… Vous les verrez danser, calmes et bondissantes, aux douces clartés de la lune d’avril !… Tous les parfums sont déchaînés, et les par-