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Page:Crémieux et Blum, La Jolie Parfumeuse.djvu/88

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LA COCARDIÈRE.

Vous êtes rentrée à bon port, Rose ?…

ROSE, de même, à voix basse.

Oui, monsieur La Cocardière.

LA COCARDIÈRE.

Rose ! mon bonheur me parait un rêve… Il me semble que je suis encore plus amoureux depuis que…

ROSE.

Oh ! monsieur La Cocardière, plus bas… de grâce… si on nous entendait…

LA COCARDIÈRE.

N’aie pas peur… Amour et mystère… tel est mon panache… Je t’apporte là dans ce portefeuille le reste de la dot… j’y ai joint…

ROSE.

Quoi donc ?

LA COCARDIÈRE.

Quelques autres petits chiffons !…

ROSE.

Oh ! je rougis, monsieur La Cocardière !

LA COCARDIÈRE.

Non ! ne rougis pas !… Danaé ne rougissait pas sous la pluie… Je veux que tu sois heureuse… Dans un mois tu auras carrosse…

ROSE.

Carrosse ! oh !… Et Bavolet ?…

LA COCARDIÈRE.

Nous lui dirons que c’est la parfumerie !… ça va merveilleusement, en ce moment, la parfumerie… c’est immense comme ça rend !

ROSE.

Tiens ! vous avez l’air de rire ! mais il est certain que mon magasin est très-achalandé.