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Page:Crépet - Les Poëtes français, t3, 1861.djvu/205

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DESCRIPTION DE L’OPÉRA



J’ai vu Mars descendre en cadence ;
J’ai vu des vols prompts et subtils ;
J’ai vu la Justice en balance,
Et qui ne tenait qu’à deux fils.

J’ai vu le soleil et la lune
Qui faisaient des discours en l’air ;
J’ai vu le terrible Neptune
Sortir tout frisé de la mer.

J’ai vu l’aimable Cythérée,
Aux doux regards, au teint fleuri,
Dans une machine entourée
D’Amours natifs de Chambéri.

J’ai vu le maître du tonnerre,
Attentif au coup de sifflet,
Pour lancer ses feux sur la terre
Attendre l’ordre d’un valet.

J’ai vu du ténébreux empire
Accourir, avec un pétard,
Cinquante lutins pour détruire
Un palais de papier brouillard.

J’ai vu des dragons fort traitables
Montrer les dents sans offenser ;
J’ai vu des poignards admirables
Tuer les gens sans les blesser.

J’ai vu l’amant d’une bergère,
Lorsqu’elle dormait dans un bois,