Aller au contenu

Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Par aprez le dict Seigneur me donna la presente lettre, suscripte comme il se void pour messieurs du noble conseil de savoye, laquelle estoit desja comme de présent clause et scellée dun seel armoyrié, ou jay trez bien reconneu les blazons, gardes, cymier, deuise et cry du dict seigneur. Nous despartis et reconduits avec grand honneur et courtoisie comme a larriuée, par grand nombre de gentilshommes et servyteurs de lhostel, le Sieur de Valleton me bailla un gant senestre du Seigneur son Maistre remply descus dor, nous ayant dict le Sieur de Valleton que telle avoist tousjours esté la coustume en la souveraine maison de Foucigny (et mestant doubté que le gant senestre et non pas dextre estoit en signifiance de fascherye contre le maistre de lenuoyé, chose a noter icy pour le profict et maintient de la noble science heraldicque, et qui ne mestoit apparue danz neul ancyen escript, ou par aultre document heraldicque jusques ce jurdhuy). Estant parvenus sur le pont, on treuvasmes les chevaulx, et les aultres de ma compagnie ayant beu, comme on dict, le coup de lestrier, avec les gens dEntre, a grande amytié preuenance et conuiuialité diceulx, il fust delayssé trez noblement aux deux Escuyers et deux Trompettes quatre haults gobelets dargent ouvragez des armes de Lucinge, en lesquels ils avoyent faict rayson, sans quil se fust esmeu de porter aulcunes aultres sanctez que celles de lEmpereur et du Roy Très Chrétien, comme il se conuenoist veu la discordance entres nos seigneurs relatifs, et par aprez, nous ayant cryé largesse et le Cry de Savoye, ceux du chasteau cryerent bonnes nouvelles a la bonne ville, qui est le Cry des Comtes de Lucinge et mesme-