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Page:Créquy - Souvenirs, tome 5.djvu/147

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

côté de cette Mme de Beauharnois de Miramion, qui a fondé les Miramiones ; — Mais dites-moi donc, vous qui savez tout, n’est-elle pas sanctifiée ? il me semble qu’elle a été sanctifiée ?

— Ma bonne Comtesse, lui répondis-je, c’est à moi que vous venez proposer d’aller faire la revendeuse de vieux meubles, la brocanteuse en friperies, et l’engeôleuse de jeunes femmes, en l’honneur de la Bienheureuse Marie de Miramion ! Est-ce que l’air de Pontchartrain vous a tout-à-fait…

Allons, s’écria-t-elle, voilà Notre Dame la Princesse à points d’Espagne qui va monter sur son grand cheval de Navarre ! Dirait-on pas que ce serait une coquinerie que je lui demanderais ? Ah, terrible femme ! est-y permis d’être si moqueuse et si chicaneuse avec ses amis !

Si j’en parlai quelque temps après à Mme de Beauharnois, ce fut à propos d’une autre combinaison mercantile du Marquis de Beaupréau, son vieux oncle, et nous en rîmes de grand cœur[1].

Pour vous donner une idée de la futilité de ce premier ministre, il suffira de vous dire qu’il organisait, pour se divertir, des mystifications contre sa vieille femme. Il y avait dans la société financière et tout à fait en dehors du monde, un person-

  1. Françoise-Marie-Mouschard de Chaban, Comtesse de Beauharnois et des Roches-Baritaut. Je la voyais souvent chez la Comtesse de la Tour d’Auvergne et la Maréchale d’Aubeterre, qui étaient ses cousines-germaines. Depuis l’abolition des titres de noblesse, elle est connue sous le nom de Mme Fanny de Beauharnois. C’est une estimable personne, et j’aurai l’occasion de vous reparler d’elle.
    (Note de l’Auteur, 1797.)