Aller au contenu

Page:Créquy - Souvenirs, tome 5.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
225
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

également la basse indignité d’une pareille conduite envers cet honnête Champagne qu’on avait fait enivrer et auprès duquel on avait envoyé manœuvrer la même personne afin que le domestique ne fût pas moins invalide que son maître. On a su depuis que c’était dans l’intention d’empêcher les relations directes et d’entraver les communications épistolaires de M. de Lamballe avec Mme de Saint-Paër. Il était possible que le Duc d’Orléans fût effectivement amoureux de Geneviève, et c’était l’opinion de Mme de Tessé qui s’y connaissait assez bien ; mais je ne sais qu’en penser pour mon compte, et je croirais plutôt qu’il avait agi par animadversion contre M. de Lamballe, que par un sentiment de prédilection criminelle et désordonnée pour Mme de Saint-Paër. Si coupable et si déréglée que puisse être une ardeur amoureuse, je crois que Philippe Égalité n’était pas capable d’éprouver un autre sentiment que celui de la haine excitée par l’avarice et l’envie. Il n’était susceptible d’aucun attachement : il n’a jamais eu d’autre maîtresse que Mme Agnès de Buffon, et l’on a toujours remarqué que sa liaison avec cette méchante femme n’avait aucun des caractères de l’affection, ni aucune apparence de galanterie

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

pour M. de Lamballe, et vous pouvez juger quelle aurait été la désolation de son père et l’affliction désespérée de Mme de Saint-Paër, s’il avait fait connaître à ce méchant Bordeu la nature et la gra-