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Page:Créquy - Souvenirs, tome 5.djvu/235

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Mme de St.-Paër, sous un jour perfide, comme étant le symptôme assuré d’un naturel inconstant, d’un cœur volage et d’une rupture inévitable à laquelle il était nécessaire et prudent de se préparer…

Dans la seconde lettre, à deux jours de distance, on parlait insolemment des amours du Prince de Lamballe avec Madame Victoire de France, et Dieu sait quels affreux mensonges à l’appui de cette folle calomnie ! On ajoutait sur une liste de maîtresses imaginaire.

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(Rature de deux lignes)

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en témoignage de ses infidélités, et puis arrivait le récit du souper de Mousseaux, qui se trouvait suivi d’un résultat si honteux pour M. de Lamballe, qu’il était obligé de ne pas sortir de son appartement, ce qui pouvait durer pendant six mois… Toute cette lettre était libellée d’un style impudent et cynique ; mais on y voyait à l’air familier dans l’outrage et à la connaissance de certains détails de localité, que l’auteur anonyme devait être un des convives de Mousseaux ; le pied fourchu s’y montrait.

Étonnez-vous donc que le sieur de Laclos, secrétaire intime et confidentiel de M. le Duc d’Orléans, ait pu faire un ouvrage tel que les Liaisons Dangereuses ? On accusera peut-être ce romain d’invraisemblance et d’exagération, et pourtant c’est un tableau très fidèle, en admettant qu’on ait voulu peindre les mœurs de la société d’Orléans, et qu’on en restreigne le cadre à celui du Palais-Royal.

Le Vicaire de Sceaux nous arrive… — Ne m’a-