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Page:Créquy - Souvenirs, tome 5.djvu/240

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CHAPITRE XII.


Les mésalliances. — Procès de MM. de Labédoyère contre la Demoiselle Sticoti. — Mariage secret du Prince de Carignan. — Lolotte, autrement dite Mme d’Hérouville. — Mlle Mazzarelli, ou la Marquise de St.-Chamond. — La procession des Cordons-Bleus. — La Demoiselle Simonnet devenue Comtesse de Vaulx. — Ses procès avec le Juge d’Armes de France. — Les Vous et les Tu.

Le premier scandale dont je me souvienne (en fait de mésalliance), ce fut le mariage d’un jeune M. de la Bédoyère avec une chanteuse italienne, qui d’ailleurs était une honnête personne, et qui s’appelait Agathe Sticoti[1]. Les parens attaquèrent la validité de ce mauvais mariage, et le jeune homme se défendit si bel et si bien qu’on se surprenait quelquefois à faire des vœux en sa faveur. (Nous en rougissons, Mme de Marbœuf et moi !) C’est un procès dont toute la France et toute l’Europe ont retenti pendant longues années, et Voltaire assurait que le Roi de Prusse avait eu l’envie d’écrire au Parlement de Bretagne à l’effet d’y recommander M. de la Bédoyère auquel il avait ouvert un crédit chez son ministre, à Paris, et qu’il avait

  1. Il n’en est pas resté de postérité, ce me semble.