Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/117

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sinon la maladie, ta température et l’ennui même dont tu as mis plus longtemps à soupçonner l’aristocratique usage qu’à savoir se servir d’une bicyclette un Esquimau ?

Misérable internationale des poitrines pourries, syndicat bacillaire, franc-maçonnerie tousseuse, avec, depuis le romantisme, des grâces squelettiques, cousines du petit doigt en l’air de la prétention bourgeoise, lorsqu’elle porte à ses lèvres infectes sa tasse de café moka.

La dégoitrée, par exemple, aime la fièvre et ses paillettes, dans les yeux des malades, comme les vers luisants, la nuit, sur les pelouses. Au fond, elle souhaite un petit 40° à ceux qu’elle exhorte de son : « Il faut mériter de guérir », d’une même et aussi basse inspiration que le : Enrichissez-vous du bonhomme Guizot.

Mérite de guérir, enrichis-toi, mal bigorné.

Respire de toute ton âme, de toute ton espérance, ne parle plus, ne bouge plus, puisque même l’air, au plus haut étage du sanatorium gratte-ciel, se trouve promu à la dignité de médicament.