Aller au contenu

Page:Cros - Des greffes épidermiques.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 41 —

L’ordre de succession des phénomènes que je viens de décrire, la rapidité avec laquelle ils se produisent, en un mot, la marche de la greffe varie beaucoup. D’une manière générale, on peut dire que cette marche est parallèle à celle de la cicatrisation marginale ; plus celle-ci s’effectue avec vigueur, plus les ilots se développent vite. Cependant, il n’en est pas toujours ainsi, car il arrive souvent que sans pouvoir saisir les causes qui agissent, la cicatrisation marginale s’effectue avec beaucoup de vitesse, tandis que les greffes ne prennent que peu ou point de développement. Il est vrai de dire que par contre il arrive parfois que les ilots se développent fort vite, tandis que la cicatrisation marginale languit. Quelquefois le développement de l’ilôt s’effectue d’une manière différente.

Ainsi, le lambeau adhère ; d’abord saillant, il pâlit peu à peu, s’amincit en s’entourant de l’aréole rouge, s’enfonce de plus en plus au milieu des bourgeons et semble alors avoir complètement disparu. On pourrait croire l’expérience manquée. Mais, si comme le dit M. Reverdin, on examine attentivement la petite dépression qui correspond à la greffe, on s’aperçoit qu’elle diffère des parties voisines par une coloration rouge foncé ; puis, au bout de quelques jours, cette dépression grandit ; elle prend, dans son centre, une couleur nacrée, puis grise, et l’ilôt cicatriciel est constituée.

Il est évident que l’ilôt peut apparaître aux yeux des observateurs de façons beaucoup plus diverses encore ; ce qu’il y a de constant, c’est surtout l’apparition de la zone ; quant aux autres phénomènes, ils peuvent être