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Page:Cros - Des greffes épidermiques.djvu/50

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a donnés aux pansements. Cependant, il dit que si les greffes sont multipliées, on hâte évidemment le processus cicatriciel.

Nous voyons donc que d’une manière générale la plupart des auteurs sont d’accord sur la durée moins grande de la cicatrisation, en admettant toutefois la multiplication des greffes. D’ailleurs, la démonstration clinique de ce fait a été exécutée par plusieurs auteurs. Reverdin cite un cas de deux ulcères de petite dimension, dont l’un fut traité par la greffe et l’autre par les moyens thérapeutiques ordinaires. La différence qu’il signale est de huit jours en moins, sur un mois que dura la cicatrisation. Cette différence ne paraît pas très grande ; cependant, comme les plaies étaient de petite dimension, on ne pouvait guère attendre des résultats plus satisfaisants. M. Rouge (de Lausanne), qui a eu l’occasion de traiter deux plaies symétriques de brulûre d’une certaine étendue, est arrivé à de meilleurs résultats. La plaie greffée a mis près d’un tiers de moins de temps que l’autre pour se recouvrir de tissu cicatriciel.

Il paraît donc démontré par les faits qu’on peut, au moyen de la greffe, abréger la durée de la cicatrisation. Si maintenant, comme le conseillent Ollier, de Vecker, on fait un grand nombre de greffes sur la plaie, disposées en séries longitudinales, l’effet produit sera encore bien plus considérable. C’est bien là le cas de ces vastes plaies produites par des débridements qu’on remarque sur nos animaux domestiques (mal de garrot), plaies longues, à cicatriser, nécessitant des soins minutieux et qui pourraient être menées à bonne fin par la pratique