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Page:Curie - La Radiologie et la guerre, 1921.djvu/143

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rendement et résultats

général était en opposition bien frappante avec la triste situation de la première année de guerre.

Au début, quelques installations radiologiques à peine, — personnel composé d’un petit nombre de spécialistes dont les services n’ont même pas été utilisés, — ignorance générale relativement à l’emploi de la radiologie, — efforts isolés et souvent peu efficaces pour en répandre la pratique ; et, comme conséquence de cet état de choses, manque des renseignements les plus indispensables pour soigner les blessés dont le nombre avait dépassé toutes prévisions.

À cette époque, un blessé n’était jamais examiné à l’aide de rayons X. dans les premiers jours qui avaient suivi la blessure ; il était donc toujours opéré et transporté dans des conditions où le hasard jouait un rôle prépondérant. Combien de blessés furent évacués avec une lésion qui imposait le repos mais qui est restée ignorée ; combien d’autres périrent d’infections que l’on aurait pu éviter à l’aide d’une opération faite à temps avec le concours de l’examen radiologique ; combien furent amputés pour des raisons analogues ; combien furent opérés plusieurs fois sans succès par défaut d’examen, et durent séjourner pendant de nombreux mois dans les hôpitaux ; combien contractèrent des infirmités qui au-