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RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

appartiennent aux groupes β et γ. Grâce aux différences qui existent entre la transparence de diverses matières pour les rayons, on peut, comme avec les rayons Röntgen, obtenir des radiographies de divers objets. Les métaux sont, en général, opaques, sauf l’aluminium qui est très transparent. Il n’existe pas de différence de transparence notable entre les chairs et les os. On peut opérer à grande distance et avec des sources de très petites dimensions ; on a alors des radiographies très fines. Il est très avantageux, pour la beauté des radiographies, de renvoyer les rayons β de côté, au moyen d’un champ magnétique, et de n’utiliser que les rayons γ. Les rayons β, en traversant l’objet à radiographier, éprouvent, en effet, une certaine diffusion et occasionnent un certain flou. En les supprimant, on est obligé d’employer des temps de pose plus grands, mais les résultats sont meilleurs. La radiographie d’un objet, tel qu’un porte-monnaie, demande un jour avec une source radiante constituée par quelques centigrammes de sel de radium, enfermé dans une ampoule de verre et placé à 1m de la plaque sensible, devant laquelle se trouve l’objet. Si la source est à 20cm de distance de la plaque, le même résultat est obtenu en une heure. Au voisinage immédiat de la source radiante, une plaque sensible est instantanément impressionnée.


Effets physiologiques. — Les rayons du radium exercent ; une action sur l’épiderme. Cette action a été observée par M. Walkhoff et confirmée par M. Giesel, puis par MM. Becquerel et Curie[1].

Si l’on place sur la peau une capsule en celluloïd ou en caoutchouc mince renfermant un sel de radium très

  1. Walkhoff, Phot. Rundschau. octobre 1900. — Giesel, Berichte d. deutsch. chem. Gesell., t. XXIII. — Becquerel et Curie, Comptes rendus, t. CXXXII, p. 1289.