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Page:Curie - Recherches sur les substances radioactives, 1904.djvu/84

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M. CURIE.

Au contraire, dans nos expériences, un faisceau qui se propage dans l’air contient aux plus grandes distances accessibles à l’observation environ de rayons déviables β, et il en est encore de même, quand la source radiante est enfermée dans une petite ampoule de verre scellée. Dans les expériences de M. Villard, ces rayons déviables et pénétrants β n’impressionnent pas les plaques photographiques placées au delà de la première, parce qu’ils sont en grande partie diffusés dans tous les sens par le premier obstacle solide rencontré et cessent de former un faisceau. Dans nos expériences, les rayons émis par le radium et transmis par le verre de l’ampoule étaient probablement aussi diffusés par le verre, mais l’ampoule étant très petite, fonctionnait alors elle-même comme une source de rayons déviables β partant de sa surface, et nous avons pu observer ces derniers jusqu’à une grande distance de l’ampoule.

Les rayons cathodiques des tubes de Crookes ne peuvent traverser que des écrans très minces (écrans d’aluminium jusqu’à 0mm,01 d’épaisseur). Un faisceau de rayons qui arrive normalement sur l’écran est diffusé dans tous les sens ; mais la diffusion est d’autant moins importante que l’écran est plus mince, et pour des écrans très minces il existe un faisceau sortant qui est sensiblement le prolongement du faisceau incident[1].

Les rayons déviables β du radium se comportent d’une manière analogue, mais le faisceau déviable transmis éprouve, à épaisseur d’écran égale, une modification beaucoup moins profonde. D’après les expériences de M. Becquerel, les rayons β très fortement déviables du radium (ceux dont la vitesse est relativement faible) sont fortement diffusés par un écran d’aluminium de 0mm,1 d’épaisseur ; mais les rayons pénétrants et peu déviables (rayons

  1. Des Coudres, Physik. Zeitschrift, novembre 1902.