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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/12

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épaisses et le nez aplati. Et pourtant la peau de son visage était blanche. C’était là ce qui déroutait. Au lieu des plats cheveux noirs de l’Esquimau, sa chevelure était d’un blond roux. Tignasse drue et hirsute, comme une crinière de lion. Quant à ses yeux, d’un bleu étrange, ils devenaient par moments, quand il se mettait en colère par exemple, d’un gris d’yeux de chat, où luisaient des fulgurations soudaines, comme des éclairs phosphorescents dans la nuit.

On ne connaissait à Bram ni compagnon ni ami. Le mystère l’enveloppait. Jamais, dans aucun poste, il ne demeurait plus qu’il n’était nécessaire pour échanger, contre d’autres marchandises, les fourrures qu’il apportait. Des mois passaient sans qu’on le vît reparaître au même endroit. Sans cesse il errait.

Plus ou moins, la police montée du « Royal North-West » le surveillait et suivait ses pistes. Dans de nombreux rapports, rédigés par les lointaines patrouilles, à leur retour au quartier général, on trouve des phrases laconiques de ce genre : « Nous avons vu Bram et ses loups, voyageant vers le Nord. » Ou bien encore : « Bram et ses loups ont passé devant nous. » Deux ans durant, la police perdit ses traces. Ce fut lorsque Bram s’aventura au cœur du « Pays du Soufre », à l’Est du lac du Grand-Ours. Lorsqu’on l’eut retrouvé, il fut surveillé plus étroitement que