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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/147

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Maintenant la tourmente battait son plein au-dessus de la cabane, et la gorge de Célie s’était contractée en un petit hoquet. L’obscurité était tellement opaque que Philip ne distinguait plus, dans la noirceur ambiante, que le masque pâle de la figure de la jeune femme. Mais il sentait le tremblement de son corps contre le sien. Il lui semblait que leur union ne datait pas d’hier, mais de bien longtemps déjà.

Les bras de Philip s’entrouvrirent.

Célie s’y laissa tomber. Défaillante et sans force de résistance, elle y demeura, baignée dans les ténèbres épaisses.

« Rien, ma chérie, ne peut rien contre nous. Rien, rien, rien… »

En cette phrase si simple tout était enclos et, plusieurs fois de suite, il la répéta.

« Rien, ma chérie, ne peut rien contre nous… Rien, rien, rien… » répéta encore Philip.

Et comme il parlait ainsi, un coup de bélier formidable ébranla toute la cabane.

C’était le vent qui avait frappé. Presque aussitôt, un cri retentit, inouï, inexprimable, auquel, dominant le tumulte de la tempête, répondit le rauque hurlement des loups de Bram Johnson.