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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/177

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preuve évidente que leur campement n’était pas éloigné.

Il se relevait, sa fouille terminée, lorsqu’il vit apparaître Célie.

Quoique la situation ne prêtât guère à la plaisanterie, il ne put s’empêcher de sourire. On eût dit un véritable Esquimau. Le capuchon était tellement ample, qu’il lui couvrait le visage et, à cinquante pas, il aurait été impossible de la reconnaître. Philip enroula le rebord du capuchon et le gentil visage reparut. Puis il sortit les lourdes tresses dorées et ramena en avant leur brillant éclat. Mais, après un instant de réflexion, il repoussa la blonde chevelure dans sa prison, afin qu’en cas d’attaque le sexe de Célie n’en fût pas trahi.

Elle ne pouvait détourner ses yeux des trois corps gisant dans la neige, preuve silencieuse du péril couru et du combat soutenu par Philip. Tous deux demeuraient absorbés dans leur pensée, qui était une mutuelle pensée d’amour. Durant quelques minutes, ils semblèrent oublier l’heure qui, pourtant, fuyait rapide, et ce que pouvait leur coûter chaque seconde perdue. Un petit paquet de neige qui, du sommet d’un sapin, tomba sur eux les rappela à la réalité.

Philip fit entendre à Célie que d’autres ennemis étaient en chasse, sur leur piste sanglante, et qu’il fallait se remettre en route sur-le-champ.