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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/182

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doute, vu la blessure dans le front d’un des leurs.

En ce qui concernait l’inconnu dont Célie et lui suivaient maintenant la piste, la circonspection s’imposait. L’important était de le surprendre et de s’en rendre maître tout d’abord, afin de le mettre hors d’état de nuire, s’il était ennemi, et, s’il portait un fusil, de s’en emparer. Un fusil ! Quelle proie précieuse et magnifique !

La piste, au surplus, n’était pas ancienne. Cela seul était certain. À peine une légère couche de neige la recouvrait. Il ne semblait pas qu’elle dût dater de plus d’une heure.

Célie, bientôt, s’essouffla. Son capuchon était retombé en arrière et sa figure apparaissait toute rouge de l’effort accompli. Philip s’arrêta. La jeune femme, dont les yeux brillaient comme deux étoiles, était charmante ainsi. Philip l’enleva à nouveau dans ses bras et se remit à courir.

Tout irait bien s’il pouvait maintenir quelque temps cette allure. Cela dépendrait de ses forces. Au bout de quatre cents yards environ, Célie lui fit signe qu’elle était reposée. Il continua pendant encore une cinquantaine de yards, puis la replaça sur ses pieds. Au total, ils couvrirent de la sorte près d’un mille.

Brusquement, la piste tourna de l’Est vers le Nord. Philip s’en étonna. Afin de se reposer un peu, il s’assit, ainsi que Célie, sur une souche de sapin mort. L’étranger avait dû, lui aussi, faire