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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/191

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en décrivant des zigzags, s’affaler sur un sac de grains.

Le poing de Philip se détendit une troisième fois, en un suprême effort musculaire. Mais c’était mal visé. Le poing fermé passa par-dessus l’épaule de l’homme et Philip, perdant à son tour l’équilibre, vint choir littéralement dans les bras de son ennemi. Presque aussitôt il se sentit pris à la gorge par une main de fer, qui tentait de l’étrangler.

D’une de ses mains, il s’agrippa à l’autre main de son adversaire, pour la tenir immobile, et, de son poing resté libre, il frappait à petits coups répétés le cou et la mâchoire du géant, qui paraissait ne rien sentir. Alors, d’un croc-en-jambe, il le fit vaciller et tous deux s’étalèrent de nouveau sur le plancher. Ni l’un, ni l’autre n’aperçurent Célie qui, les yeux dilatés, se tenait debout dans l’encadrement de la porte, spectatrice épouvantée.

Ils roulèrent, enlacés, presque sous ses pieds. Elle vit la face ensanglantée et toute bosselée du géant, martelée par le poing de Philip, qui frappait toujours. Elle vit aussi les deux mains velues de l’homme, qui, rouges de son propre sang, étreignaient maintenant Philip à la gorge.

Elle jeta un cri et l’azur violâtre de ses yeux s’obscurcit du sombre feu de la bataille.

Elle s’élança, comme un trait, vers un gros