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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/228

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forces tendues semblèrent l’abandonner et qu’elle s’affaissa, à demi évanouie, dans les bras de Philip.

De la longue masse noire des sapins, où elle se formait, une rumeur flottante arrivait sur la plaine glacée. C’était un chœur fait de cris humains, pareils à des hurlements de loups, et de jappements de chiens. Une horde d’Esquimaux était en chasse et serrait de près le gibier. Un coup de fusil claqua bientôt suivi d’une fusillade éparse. Puis tout retomba dans le silence.

Philip, empaquetant Célie sur le traîneau, remit les chiens en marche et poussa droit vers la cabane et vers le bois, qui furent bientôt atteints. Célie sauta rapidement à terre.

La cabane était close et aucun bruit n’en sortait. Seule, la fumée y trahissait la vie. Agitée et nerveuse, Célie frappa de ses petits poings, contre la porte, en appelant quelqu’un dans son idiome étrange. Philip, qui se tenait près d’elle, entendit un mouvement confus derrière les murs de bûches, le bruit d’un loquet que l’on poussait, et une voix d’homme, sourde et caverneuse, à laquelle répondit un cri aigu de la jeune femme.

La porte s’ouvrit et un vieillard, à la barbe et aux cheveux blancs, apparut, tendant ses bras vers Célie, qui s’y précipita.

Philip assistait, muet, à cette scène, lorsqu’un autre cri, qu’il entendit derrière lui, le fit retour-