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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/248

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sans doute avant elle. Et si Blake alors, par hasard ou par divination diabolique, ordonnait de cesser le feu, c’était pour tomber en son pouvoir qu’elle survivrait… Oh ! cela surtout était monstrueux ! »

Tout à coup, la fusillade s’arrêta.

Les Esquimaux avaient-ils donc épuisé leurs munitions ? Ou bien n’était-ce qu’un simple répit ? À moins que, croyant leurs ennemis hors de combat, ils ne se préparassent à une ruée en masse contre la cabane.

Au bout de quelques instants, Olaf se releva et Philip allait faire comme lui, pour se rendre compte de ce qui advenait, lorsqu’une clameur singulière éclata. Cette voix qui retentissait n’était pas inconnue.

« Ah ! s’écria le Suédois, c’est Bram Johnson en personne. »

Bram Johnson ! À ce mot, Célie s’était, elle aussi, relevée, et le vieil Armin. Les quatre assiégés, à travers les trous des balles, virent l’homme-loup qui sortait du bois avec ses loups. Bram et ses loups ! C’était bien eux !

La bande des bêtes redoutables se déployait en éventail sur la neige blanche. Derrière elle s’avançait le colosse, apocalyptique et formidable, brandissant, selon sa coutume, un énorme gourdin. Il prenait à revers les Esquimaux et les attaquait.